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"Brasyl" de Ian McDonald

J’avais essayé Le fleuve des dieux, le bouquin de SF qu’il fallait avoir lu, sans pouvoir aller très loin. Ce bouquin du même auteur me fait exactement le même effet.

McDonald pratique la litarton27397-4bd88.jpgtérature d’immersion. Pour vous faire comprendre que ça se passe en Inde il y a un mot hindou par phrase. Là c’est pareil, il y a un mot brésilien par phrase. Faut s’adapter, peiner, faire l’effort (même si c’est plus facile en portugais qu’en hindoustani).

C’est aussi un roman à fils narratifs différents, trois, éloignés dans le temps : le présent 2006, le passé 1732 et le futur 2032. Au moment où je m’arrête, vers la page 150 sur 528 (non compris l’incontournable glossaire que personne ne lira en tout cas pas moi) on ne voit aucun rapport entre les trois histoires sauf qu’on y parle de Physique.

Les héros des trois histoires sont des gens qui me sont étrangers et avec qui je n’ai aucune envie de m’identifier ni de partager les pensées : une journaliste sans scrupules ni moralité de nos jours, l’équivalent futuriste d’une drag queen demain et un jésuite irlandais avant-hier.

La façon de raconter est très compliquée, bourrée de détails sans intérêt pour faire ambiance. Avec au milieu des leçons de Physique.

Je ne sais pas pour vous mais voilà mon expérience. Quand j’étais biologiste en activité et que j’avais besoin d’apprendre je prenais un bouquin de science. Il me fallait souvent lire plusieurs fois un paragraphe pour bien comprendre. Quand j’étais jeune et rebelle je lisais des essais philosophiques ou politiques. Il me fallait parfois relire un paragraphe pour bien saisir l’idée. Quand j’ouvre un roman, aujourd’hui comme hier, c’est pour me laisser entrainer dans l’histoire racontée, pas pour me fatiguer les neurones parce que l’auteur de roman joue au prof ou écrit tordu.

Alors, pour la Physique Quantique, pas plus que pour l’Informatique ou la Génétique Moléculaire, je ne fais pas confiance aux auteurs de SF. Ils sont là pour me divertir avec leurs idées saugrenues, pas pour me donner des leçons sur des sujets qu’ils ont survolés.

Tout comme Baxter m’irrite et m’ennuie profondément quand il fait l’évolutionniste, McDonald me fatigue avec sa façon de raconter. La SF qui se veut intelligente, ce sera sans moi. On peut faire passer de belles idées sans fatiguer son lecteur. Les exemples ne manquent pas. Désolé, jurés des prix nationaux et internationaux qui n’aimaient rien tant que ce type d’ouvrages, je ne vous suivrai pas (et je sais que vous n’en avez strictement rien à cirer).

P.S. : J’apprends en cherchant la couv’ – merci nooSFere, z’êtes les meilleurs – que ce Brasyl date de 2007, soit trois ans après Le fleuve des dieux publié en 2004. Boule de gomme multidimensionnelle de l’édition et de la traduction en SFitude francophone…
Tag(s) : #science-fiction- Planète SF
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