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"Le Chaos final" de Norman Spinrad

NS-LCF1-B

Difficile de parler de ce bouquin d’une violence inouïe et aussi, quelque part en creusant bien, d’une espèce de tendresse envers l’humanité toute horrible qu’elle soit.

Ce roman pamphlet provocateur a été publié en 1967, à la fin des sixties, au temps de la guerre du Vietnam, de l’été indien de San Francisco et des révolutions tant espérées et attendues (tiens ? On dirait notre époque).

C’est un démontage en règle des illusions sur un monde meilleur. Un aventurier sans scrupules, Bart, est contraint à la fuite et jette son dévolu sur une planète perdue à l’écart de toute civilisation, Sangre. Avec sa compagne, une belle rousse qui n’a pas froid à ses yeux verts, avec son complice de toujours, un militaire rompu aux armes et à la stratégie, et leur cargaison de super drogues, un placement convertible dans n’importe quel pays, ils vont conquérir le pouvoir en suscitant la révolution.

Ce monde est un comble d’horreur : les Prophètes le dirigent en s’appuyant sur une variété d’humains, les Tueurs, qui surveillent le reste des gens nommés Animaux  qui en élèvent d’autres, les Viandanimaux, comme nourriture pour les dirigeants. Le cannibalisme et la torture constituent la vie de cette élite.

L’horreur et l’immonde sont là en permanence tout au long de ce livre coup de poing. Mais quel prix devra payer Bart pour parvenir à ses fins ? Jusqu’à quelles compromissions sera-t-il contraint ?

Je me permets de citer un commentaire, publié par Ultrarat et par erreur au sujet du Spinrad précédent, qui en donne une bonne idée : « Si je me souviens bien, Spinrad n'y allait pas avec le dos de la cuillère pour raconter la révolution : sexe et ultraviolence à tous les étages. De l'action à gogo servie par une écriture brutale. Avec en prime une superbe réflexion sur le pouvoir et sur la Révolution. Avec un grand R.

C'était les années 70 (même si le bouquin a été écrit en 67), on croyait encore au Che et l'oncle Ho allait mettre sa pâtée aux ricains. El pueblo unido jamais sera vencido et yankees go home. Tu parles d'une connerie. Bien joué Spinrad d'avoir compris que ces sauveurs de l'humanité se foutaient bien de notre gueule. Rien à foutre du peuple. Juste de la chair à canon pour s'emparer du pouvoir par tous les moyens. »

Merci Ultrarat et merci Spinrad !

Tag(s) : #science-fiction- Planète SF
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