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"Steampunk, l’esthétique rétro-futur" d’Étienne Barillier

 

Une fois n’est pas coutume, je vais vous causer d’un essai, écrit par un pote du temps de la Yozone (le pote pas l’essai).

Cet ouvrage est abondamment illustré pour vous faire saisir l’esthétique dont il cause et laissez-moi vous dire que ça en jette sur votre table basse devant le canapé.

Le Barillier nous explique, en long en large et en travers, d’où sort ce sous-genre de l’imaginaire, de steampunk.JPGJules Verne et de HG Wells, et de quelle époque il traite, en gros du XIXe siècle. Inventé comme un jeu d’étudiants par trois admirateurs de Philip K. Dick, K. W. Jeter, James P. Blaylock et Tim Powers, il a vite échappé à ses initiateurs pour envahir la littérature de science-fiction, le cinéma, la bande dessinée, les séries télé et les jeux de rôle, entre autres.

Dans ce XIXe reconstruit les machines tiennent une place prépondérante. Robots, trains, mécaniques en tous genres fonctionnent à la vapeur, bien sûr, mais aussi à l’éther, une substance invisible un peu magique. Le ciel est plein d’objets volants étranges, en particulier des dirigeables, et dans la mer on retrouve les cousins du Nautilus.

Mais le steampunk est aussi un mélange d’Histoire et d’imagination. Des fois les Martiens ou d’autres extra terrestres ont débarqué, d’autres fois ce sont les elfes ou les trolls qui interfèrent, ou encore des superhéros ou des monstres gozillesques sont de retour.

Alors - n'vous laissez pas influencer par les termes - c’est "métatextuel" et "post-moderne", c'est-à-dire ultra référencé aux personnages historiques et aux personnages de romans (que l'on connait tellement bien que c'est comme si on les avait écrit dans une existence parallèle). D'où aussi la" mise en abîme" (y en a qui préfèrent abyme, pas moi). La Reine Victoria discute avec Sherlock Holmes qui vient d’une réalité parallèle d’où s’est échappé Jack l’Eventreur qui n’est autre que Dracula, par exemple, pendant que Tarzan joue aux échecs avec Tesla ou Edison.

Un chapitre entier est consacré au steampunk à la française, qui a envahi les rayons au tournant du XXIe siècle avec Gaborit, Colin, Calvo, Jubert, Mauméjean, Heliott, etc.

Ce bouquin vous apprend énormément de choses parce que ce courant littéraire et esthétique est particulièrement riche, en tous cas dans la définition large qu’en donne l’auteur. Ce dernier a beaucoup lu. Il ne se contente pas de citer les œuvres, il les raconte. Et comme c’est un gentil, il dit du bien de toutes, ce qui est un peu étrange. À moins qu’il ne cause que de celles qu’il aime, ce que je ne pense pas vu l’exhaustivité impressionnante dont il fait preuve.

Il y a même un chapitre consacré à la variante japonaise du steampunk et un autre sur la steampunkitude. Mais oui, des déguisements, des lunettes, des objets, des œuvres d’art sont inspirés par ce courant qui ressemble, à en croire Étienne, à un raz de marée absorbant tout sur son passage.

Bref, il s’agit d’un très beau livre illustré avec un texte soigné, érudit et informatif. Une réussite dans le genre même pour ceux qui, comme moi - vous l'aurez deviné -, ne placent pas ce sous-genre au pinacle.

Tag(s) : #science-fiction- Planète SF
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