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"Le Dragon Griaule" de Lucius Shepard
Titre abusif, mais, avec deux visages, ça faisait pauvre Janus. Je n’ai pourtant pas assez lu du monsieur pour dire. J’avais beaucoup aimé sa Louisiane fantastique
, alors je suis parti confiant sur cet énorme
livre (je déteste cette tendance pour les livres importables et lourds, devrais-je le répéter jusqu’à mon dernier souffle) qui regroupe six grandes nouvelles ou courts romans (on dit novellas
pour faire chic).
Je n’ai lu que les deux premiers récits, où je me suis ennuyé ferme, grave emmerdé, et tout à fait fait chier. Tous ceux qui savent critiquer, de la noosfère à la sfu en passant par la ni kro ni carte, n’en disaient que du bien, et comme ils font partie de ceux dont l’opinion circonstanciée interpelle… Et ben c’est encore une fois raté : ces chroniqueurs experts ne lisent pas comme moi, je le savais déjà mais ça se confirme.
La quatrième de couv’ de l’éditeur va, quant à elle, au-delà du comique improbable : « une manière de méta roman sidérant de maturité et sans équivalent dans le champ littéraire de la fantasy ». Toussons en chœur.
Alors le livre est joli, la mise en page élégante, la traduction chiadée, taratata et le reste, mais moi, pauvre lambda lecteur, je n’ai pas goûté ces vraies fausses aventures, dans la tête ou pas, de personnages sous influence d’un dragon immobile (mais pas complètement mort) tellement grand qu’il y a des gens qui vivent dedans. Les descriptions et ambiances emportent l’adhésion et suscitent l’enthousiasme des professionnels, vous m’en voyez ravi pour eux mais sincèrement navré de ne pas partager ces émotions.
Et que les mécontents et malotrus ne viennent pas sur cette barque perdue dans l’immensité ouèbique pour rouspéter. Non, je ne finis pas souvent les livres que j’achète ou qu’on me refile et c’est mon droit le plus strict, vu que je suis ici chez moi et que, en plus, je donne mes sous à cette fameuse chaîne du livre.