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"Un loup chasse l’autre" de Donald Westlake
Bien sûr que Bademoude a ses favoris, ses préférés, qui ne le déçoivent qu’exceptionnellement histoire de confirmer la règle. Donald
est de ceux-là, dont je vous ai si souvent entretenu que je vais oublier les liens.
Westlake est un Grand Maître de la littérature, de distraction diront certains, policière interviendront d’autres, tout court pour ma part qui n’aime pas m’ennuyer en lisant. Et ce n’est pas parce qu’il raconte des histoires rigolotes ou à suspense ou à énigme et rebondissements qu’il ne vous parle pas des gens et de ce qui se passe dans leurs têtes, de leurs rêves et de leurs déceptions, de leurs petites manies, de leurs qualités et de leurs défauts, de leur bassesse et de leur grandeur. Il vous cause de la nature humaine, quoi.
Ce roman raconte comment un jeune homme timide mais à l’esprit vif, en stage dans une organisation syndicale, va se retrouver mêler à deux meurtres. Après avoir passé un sale moment chez les flics de cette petite ville, il va se démener pour résoudre l’enquête à la place de la police, rencontrer les puissants et les ouvriers, se faire des amis vrais ou faux, tomber amoureux (et s’en relever) et, au bout du compte, embobiner tout le monde, particulièrement ceux qui l’ont humilié.
Ce héros narrateur a priori sympathique va révéler sa vraie nature, qui ne l’est pas tant que ça, sympathique. Les personnages secondaires sont formidables, comme d‘habitude chez Westlake, et l’intrigue est remarquablement ficelée et surprenante jusqu’au bout.
Un régal.